Le Vrai Coût de la Mode - BEVERLY SMART

Le Vrai Coût de la Mode

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Je sais que j’ai passé presque toute ma vie dans l’industrie de la mode, mais hier soir, j’ai regardé le film / documentaire récompensé «The True Cost» (Le vrai prix) de la mode et cela m’a consterné!  Bien que je reconnaisse que l’industrie de la mode est passée de deux saisons par an à 52 saisons maintenant - c’est une nouvelle saison chaque semaine - je ne savais pas vraiment en quoi consistait cette exploitation. Depuis quelques temps, je suis la campagne Fashion Revolution #whomadeyourclothes (qui a fait vos vêtements) avec intérêt. De plus, je m'interroge moi-même de façon permanente dans cette énorme machine qu'est le consumérisme. Mais The True Cost a eu un impact réel sur moi. C'est un film sur les vêtements que nous portons, les personnes qui les fabriquent et l'impact de l'industrie sur notre monde. Il s’agit de la cupidité des entreprises à opposition au bien-être environnemental et humain. La réalité de la production de fast fashion est vraiment choquante et il ne peut plus être acceptable de prétendre à l'ignorance.

Chaque besoin est aussi essentiel que l'autre

Il y a quelque temps, j’ai écrit un blog sur l’histoire d’une amie qui s’était plainte que la robe qu’elle avait vue  coûtée 200 euros - et qu’elle n’était même pas belle à ses yeux. Elle est habituée à payer plutôt 20 €.  Bien que je comprenne que nous avons tous des choix financiers à faire, elle doit également examiner la situation dans son ensemble. Combien de robes à 20 euros achète-t-elle et à quelle fréquence? Combien de fois les porte-t-elle? Si elle prenait 2 minutes pour y réfléchir et ne tenait compte que de son salaire horaire personnel, elle constaterait qu’il y a clairement un problème avec une robe, laide ou belle, qui ne coûte que 20 €. Nous payons d’autres personnes pour leurs services parce que nous ne savons pas ou ne voulons pas le faire nous-mêmes. Si vous ne pouvez pas coudre, vous payez quelqu'un d'autre pour confectionner vos vêtements. Si vous ne pouvez pas construire une maison, vous embauchez un constructeur. Si vous ne connaissez pas la loi, vous payez un avocat pour vous aider. Etc. Chaque besoin est aussi essentiel que l'autre. Est-il acceptable de payer la personne qui a confectionné votre robe Zara / H&M  3$/jour?  Est-il acceptable que certains propriétaires de ces ateliers de misère lésinent sur les moyens et compromettent la sécurité de leur personnel, comme lors des terribles accidents survenus au Bangladesh, où plus de 1 200 travailleurs ont été tués en un an? L'argument selon lequel au moins ils ont un emploi et que cela pourrait être bien pire ne justifie pas ce salaire de 3 $ - à mon avis.

La misere cachée

Lorsque j'ai créé mon entreprise ici en France, en 1992, presque tous les tissus que j'achetais étaient français. Maintenant, pratiquement aucun ne l’est. Pourquoi? Parce qu’ils sont moins chers à  l’Orient. Ainsi, tous ces emplois dans la production de tissus français ont maintenant disparu. La France avait une industrie du vêtement en plein essor. Presque tous ces emplois ont également disparu parce que les entreprises de confection de vêtements vont là où se trouve la main-d'œuvre la moins chère. La France et l'Italie possèdent une industrie florissante des ateliers clandestins, bien cachés. Les étiquettes Made in France et Made in Italy ne garantissent plus une provenance honorable. J'aimerais acheter plus de tissus localement. Si vous connaissez quelqu'un qui partage les mêmes idées, faites-le-moi savoir, car j’envisagerais de collaborer avec eux.

Prenez position

Croyez-moi, l'ironie du fait que mes revenus personnels proviennent du consumérisme ne m'échappe pas. Mais je suis très claire sur mon position morale et mon modèle d'entreprise est conçu autour de cette morale. Mes tissus sont des produits recyclés; cela signifie que je ne commande pas de tissu spécialement pour moi. Au lieu de cela, j'achète des bouts de lignes de la production excédentaire d'autres producteurs de vêtements. Ces beaux tissus se seraient autrement retrouvés dans une décharge, qui est l’un des pires sous-produits de ce consumérisme. Par exemple, en Haïti, l’afflux de vêtements donnés par des organisations caritatives que les boutiques caritatives ne peuvent pas vendre a provoqué la souffrance de  sa propre industrie du vêtement. Je continue à choisir de la qualité, de beaux tissus. Ensuite, je crée, coupe et assemble personnellement mes propres créations de vêtements selon un standard qui, à mon avis, offre un très bon rapport qualité-prix. Mes styles sont des classiques contemporains intemporels, dans des tissus qui dureront de nombreuses années. Et je le sais parce que mes clients me le disent si souvent. Le concept est de les conserver pendant de nombreuses années et de les mélanger avec d’autres objets, anciens et nouveaux. Il ne s’agit pas de les faire durer une saison et de les jeter ensuite. Mes collections de bijoux et d'articles de décoration d’intérieur proviennent de fournisseurs commerce équitables d'Afrique australe. Les produits sont fabriqués à la main, par des artisans qualifiés. Je refuse de revendre un produit dont je ne suis pas tout à fait sûre de  sa provenance, aux conditions de production ou qui est en concurrence avec l'un de mes autres collègues artisans de Lagrasse.

Je souhaite donc commencer une campagne «B Smart» où vous pouvez ramener mes créations que vous ne portez plus et je m’engage à les donner à des gens dans le besoin.  Contactez-moi si vous souhaitez faire partie de cette campagne.

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Ce beau tissu était destiné à la décharge. Il n’y avait rien, juste que la maison de couture n’en avait pas besoin. Upcycling - une partie de ma campagne «B Smart».

Par ailleurs, j'aimerais que vous consultiez ces liens pour apprendre plus sur la réalité de notre obsession de la fast-fashion. Et s'il vous plaît tenez-moi au courant de vos idées sur ce sujet. Nous pouvons tous faire une petite chose pour aider à arrêter l'exploitation non seulement de nos semblables, mais de notre pauvre planète. Nous, les consommateurs, sommes toujours très puissant.

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    6 commentaires

    Bravo Beverly. I am proud of you. Have circulated this to my fashion conscious friends.

    Pat Hyduk

    And what it comes down to is that the consumer wants everything to be cheap – cheap clothes, cheap food, cheap travel etc etc and industry responds in kind. This is what has led to sweat shops reminiscent of the Victorian era, intensively farmed (and frankly not very nice tasting) meat which contributes hugely to global warming, rainforests being cut down to provide land for palm oil plants because palm oil melts at a much higher temperature than sunflower/olive/rapeseed oils etcetc. And whilst I appreciate that Tim and I fly a lot, flights should not be a tenner! (Not that I’ve paid a tenner for a flight ever).

    It needs global leadership. And in the meantime we can all do our bit : don’t shop in Primark, don’t eat at MacDo, don’t buy food products made with palm oil, pay the right price for a locally-sourced, ethical product. Support local businesses!

    Very big sigh…

    Debi

    Article très intéressant et bien écrit comme les autres ! Un “plaisir” à lire!
    Malgré le fait qu’on sait déjà beaucoup sur la fabrication de vêtements dans le monde c’est toujours bien de se rendre compte à nouveau et changer petit à petit nos habitudes. Merci pour ces pensées.

    Gerhild

    Hi Bev

    This is right on and yes I am happy to be part of the campaign.

    I have always felt conflicted about going to places like H and M or Primark and I very rarely do. it is much more fun to mix and match clothes we have had some time with newer things.
    My main boast is that I have a beautiful black and white pin striped suit which I bought in Tenby Wales when I was on holiday with my parents – back in 1985!! It still fits me and i still wear it and feel good in it.
    So your campaign is really worthwhile

    Good Luck and congratulations

    Kate x

    Catherine Price

    je suis tout à fait d’ accord avec votre analyse sur les effets de la mondialisation dans la mode. je suis d’ accord pour participer à la compagne de don des vêtements que vous proposez. Amicalement,

    Anne marie Narbot

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